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L’article que je vais vous présenter aujourd’hui vient du Docteur Luo Da Lun qui est né en 1968 dans la province du Lioaning à Shenyang. Il est titulaire d’un doctorat de médecine chinoise avec pour spécialité le diagnostic. Il est animateur de plusieurs émissions de médecine chinoise sur la chaine CCTV.

Dans le monde d’aujourd’hui les gens sont souvent soumis à une pression très importante, il en résulte de nombreuses maladies étranges, peu importe la façon dont elles sont soignées, il est difficile d’avoir de bons résultats. Ce qui laisse les patients plutôt inquiets face à des symptômes dont on n’explique pas forcément la cause tels que des vomissements avec des vertiges, ou des insomnies avec seulement deux heures de sommeil par nuit.

Alors, comment régler ce problème ?

Dans le Shang Han Lun, le traité des blessures dues au froid il y a une décoction qui parle de ce genre de déséquilibre. Cette prescription s’appelle Xiao Chai Hu Tang.

Je vais déjà vous la présenter, les quantités que j’utilise ainsi que la manière de préparer la décoction, ne sont pas celles préconisées dans le texte d’origine, mais plutôt celle que j’ai l’habitude d’utiliser.

Chaihu 9g, Huangqin 6g, Dangshen 6g, Fa Banxia 6g, Jiu Gancao 6g, Sheng Jiang 6g, Dazao 12g

J’ai l’habitude de faire chauffer les plantes dans cinq bols d’eau, jusqu’à ce qu’il reste le contenu de deux bols, prendre un bol le matin et un bol le soir.

Tout le monde doit se demander si avec un tel dosage on peut encore soigner des maladies ?

En réalité cette prescription que j’utilise avec quelques modifications, a déjà soigné un grand nombre de maladies un peu étranges. Ce qui nous indique que le dosage des plantes n’est pas le plus important, le plus important est l’adaptation des plantes entre elles, à cette condition on peut soigner des maladies. Le dosage peut quand même influencer la rapidité de l’efficacité du traitement, par exemple au lieu d’être soigné en un jour, si le dosage est plus faible cela va prendre une demi-journée de plus avant d’être efficace.

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Voici un exemple concernant cette prescription :

Il s’agit d’une femme ayant un travail plutôt stressant, suite à mon diagnostic elle a été surprise de voir à quel point j’avais vu juste. Mais elle ne m’a pas demandé de la soigner, elle voulait plutôt que je soigne son mari. Pourquoi ? Parce que l’état de son mari l’inquiétait, il faisait des insomnies et ne contrôlait plus ses émotions, il n’avait plus d’envie, jusqu’au jour où il a été obligé d’arrêter de travailler.

Après avoir écouté son récit, je lui ai dit : « C’est ce qu’on appelle de la dépression en médecine occidentale ? »

Elle me répondit : « Oui, tu peux soigner la dépression ? »

Je lui ai alors demandé : « A-t-il déjà reçu des traitements ? »

Elle m’a alors dit qu’il avait déjà été soigné durant une longue période avec des hauts et des bas, mais il n’y a pas eu de grandes améliorations. Le médecin quant à lui était plutôt satisfait du résultat.

Après avoir écouté tout cela, j’étais très hésitant, comment pouvais-je traiter cette dépression ? D’autant plus que lors de cette rencontre je pouvais au plus régler certains problèmes, mais de là à soigner sa dépression, c’était autre chose.

Par la suite j’ai pu rencontrer son mari. Je savais qu’il avait travaillé durement à l’étranger, la pression devait y être très importante, son pouls était en corde (Xian), est sa langue était recouverte d’un enduit blanc, avec des points rouges en relief.

Je lui ai alors demandé : « Tu as la bouche amère ? Sèche ? Des vertiges ? Des sensations de nausées ? De l’oppression ? Tu te mets facilement en colère ? »

Il avait à peu près tous ces symptômes, certains étaient plus importants que d’autres, Zhang Zhong Jing a dit dans le traité des blessures du froid, en ce qui concerne le syndrome de Chaihu, il n’est pas nécessaire que tous les symptômes soient présents, un suffit pour prescrire.

Le patient les avait tous, j’en ai alors déduit qu’il s’agissait simplement d’une stagnation de l’énergie du foie, mais je ne savais pas si ça aurait une action sur sa dépression, je ne pouvais que dénouer la stagnation de son foie. Je lui ai donc prescrit Xiao Chai Hu Tang, avec le même dosage que tout à l’heure. J’y ai ajouté Longgu et Muli, il me semble qu’il n’y avait pas d’autres plantes.

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Je lui en ai donc prescrit trois sachets, après trois sachets tous ces symptômes ont commencés à diminuer, après cinq autres sachets, il pouvait dormir des nuits entières, il avait l’impression d’être sorti d’un cauchemar et d’être guéri. Certains résultats en médecine chinoise peuvent être très rapides, ça peut parfois être juste incroyable.

À partir de ce moment, j’ai compris ce qu’était la dépression, à l’origine ce n’était qu’un nom, si l’on ne tient pas compte de cette appellation et qu’on se fie à la théorie de la médecine chinoise afin de régler les mécanismes de notre corps qui se mettent en place lors d’une dépression, alors de cette manière la compréhension de la dépression n’est pas difficile à appréhender.

Par la suite j’ai pu soigner un grand nombre de patients avec des symptômes plus ou moins différents, tous étaient dus à une stagnation de l’énergie du foie, provoqués par des problèmes émotionnels, peu à peu j’ai pu acquérir de l’expérience face à ce genre de situation.

Par la suite une lectrice qui était rédactrice d’une revue de bien-être m’a dit vouloir faire un article concernant la dépression, elle voulait interviewer quelques experts psychiatres. Je lui ai alors dit que la médecine occidentale avait sa propre expertise du problème, mais que dans ce domaine il n’y avait pas beaucoup de méthodes efficaces afin de venir réellement à bout de ce genre de maladie, par contre notre médecine chinoise avait de très bons résultats, parfois surprenants, je lui ai alors suggéré d’aller aussi interviewer des médecins chinois. Finalement je ne sais pas ce qui a été décidé.

Voici encore un exemple spécifique concernant le diagnostic.

J’avais une amie, qui souffrait d’insomnie, elle dormait à peu près deux heures par nuit, cela commençait vraiment à devenir difficile pour elle, elle était tellement fatiguée qu’elle pouvait rester somnolente toute la journée.

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À ce moment-là elle est venue me voir pour des problèmes de vomissements. Après avoir fait mon diagnostic, j’ai découvert qu’il ne s’agissait pas vraiment de symptômes de vomissements. Pendant l’interrogatoire elle m’a décrit tous les symptômes d’un syndrome de Xiao Chai Hu Tang, pas un symptôme ne manquait dans la description que faisait Zhang Zhong Jing dans le Traité des blessures dues au froid que je vais vous décrire ci-dessous.

On y retrouve : la bouche amère, la gorge sèche, des vertiges, une alternance de chaud et de froid (mais cela reste rare), une douleur de la poitrine et des hypochondres (souvent de l’oppression), pas d’appétit, de l’agitation, des vomissements.

Zhang Zhong Jing disait qu’il n’était pas obligatoire d’avoir tous ces symptômes pour en conclure d’un syndrome de Xiao Chai Hu pour prescrire cette décoction, un seul suffisait. J’ai entendu dire que pour Monsieur Liu Duzhou il suffisait d’avoir la bouche amère pour utiliser cette décoction, quant à moi je l’utilise quand j’ai plus de trois de ces symptômes.

Chacun des symptômes de cette femme était à leur paroxysme, concernant les vomissements, à peine elle mangeait un peu, qu’elle vomissait, pour les vertiges elle pouvait aller jusqu’à en tomber à terre.

Son pouls était en corde (Xian), et sa langue ne faisait aucun doute.

Comment pouvais-je ne pas lui donner Xiao Chai Hu Tang ?

Elle possédait toutes les caractéristiques de ce syndrome, j’ai donc ajouté Longgu et et Muli et prescrit cinq sachets.

Après avoir pris ces cinq sachets, elle pouvait déjà dormir huit heures, et ces symptômes avaient disparus, les gens autour d’elle en étaient abasourdis.

Si les symptômes correspondent complètement au syndrome de Zhang Zhong Jing, alors il est, en général possible d’avoir un résultat après la prise de trois sachets de plantes.

Parfois lors de la prescription, il m’arrive d’avoir quelques incertitudes, mais lorsque tout est clair alors je suis souvent surpris de l’efficacité de ces traitements.

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