Je vais aujourd’hui vous présenter quelques extraits d’un livre écrit par le Professeur Luo Da Lun, Gu Dai De Zhong Yi – Qi Da Ming Yi Zhuan Qi古代的中医-七大名医传奇 qu’on peut traduire par Médecine chinoise ancienne, légende de Sept célèbres médecins, où l’on parle de la vie de Li Dong-yuan, Zhu Dan Xi, Miao Xi Yong, Yu Jia Yan, Fu Qing Zhu, Xu Ling Tai et Wang Meng Ying.
Un jour, un patient plutôt pauvre est arrivé chez Li Dong Yuan, il vomissait du sang. Il a alors immédiatement pris son pouls, les pouls de ses deux mains étaient en corde fins et rugueux, en appuyant avec force le pouls était vide.
Son teint était pâle, sans éclat. Avec ces informations, il en a conclu qu’il s’agissait d’un syndrome de grand froid, associé à une déficience d’énergie.
Il a donc prescrit une décoction de Ren Shen Ying Zi. Cette prescription est utilisée pour des vomissements de sang dont la cause est une déficience de la rate et de l’estomac. En même temps, le patient souffrait de symptômes d’essoufflement et d’une fatigue mentale.
Comment Li Dong-yuan pouvait-il prescrire du ginseng à un pauvre ? Ne vous inquiétez pas, il prescrivait avec une spécialité, il utilisait parfois beaucoup de plantes ça faisait même parfois peur tellement il en utilisait, mais il le faisait avec un dosage adapté à la maladie qui était souvent très léger.
Comme cette décoction de Ren Shen Yin Zi :
RenShen 3 fen (0.9gr), HuangQi 1 qian, Wuwei Zi 5 baies, BaiShao 1 qian, GanCao 1 qian, Dang Gui Shen 3 fen, Mai Men Dong 2 fen.
Pour chaque plante le dosage était très léger, il en faisait de la poudre à faire en décoction.
Ce patient après avoir pris les plantes a été complètement guéri, mais une fois arrivé en hiver, parce qu’il avait dormi dans un lit de briques chauffées par le dessous « 热炕 », les vomissements de sang sont revenus. C’est alors qu’il est venu à nouveau consulter ce médecin qu’il avait déjà soigné une fois.
Li dong-yuan a alors pris le temps de méditer sur ce cas, ce syndrome d’insuffisance était toujours bien présent, mais pourquoi après avoir dormi sur un lit de briques chauffées par le dessous la maladie est-elle revenue. Il y avait quelque chose de louche, il a alors fait coucher le patient et a commencé à palper son abdomen.
Près de son nombril, il a découvert une masse qu’on pouvait voir de l’extérieur, ce qui l’a alors mené à une prise de conscience soudaine.
C’était en fait un patient atteint d’un mélange de déficience et de plénitude. Il y avait du feu chaleur à l’intérieur, l’énergie du haut du corps était insuffisante et le yang était déficient à l’extérieur. En hiver, le fait de porter des vêtements épais a provoqué une blessure encore plus importante de l’énergie yang, avec du froid en superficie, et un feu intérieur qui ne pouvait pas sortir, provoquant ainsi des vomissements de sang.
À ce moment-là Li Dong-yuan a alors pensé à la façon dont Zhang Zhong-jing soignait les maladies de Tai Yang dans le Shang Han Lun, avec un pouls serré, sans transpiration et avec des saignements de nez, il utilisait Ma Huang Tang. Sur cette base il a alors fait une prescription de Ma Huang Gui Zhi Tang.
En utilisant Ma huang 1 qian pour éliminer le froid extérieur, Huang Qi 1 qian afin de remplir la superficie en augmentant le Wei Qi, Gui Zhi 1 demi qian afin de tonifier la déficience en surface, Bai Shao 1 qian pour accroître l’énergie de la rate ( en réalité cette plante vient harmoniser le ying xue, et clarifier la chaleur interne), Gan Cao 1 qian pour tonifier la faiblesse de la rate et de l’estomac, Ren Shen 2 fen pour accroître l’énergie du réchauffeur supérieur et remplir l’énergie en superficie. Mai Men Dong 3 fen pour protéger l’énergie de la rate (en fait cela clarifie le feu qui se dissimule au milieu des poumons), Wu Wei Zi 5 baies pour fixer l’énergie des poumons, Dang Gui Shen 1 demi qian pour harmoniser le sang et le nourrir.
Il a demandé au patient de d’abord fait cuire Ma Huang puis d’enlever l’écume sur le dessus et ensuite d’ajouter les plantes restantes ; puis de boire la décoction avant de se coucher.
En raison d’une analyse détaillée de la maladie, le résultat n’en a été que meilleur, le patient n’a eu qu’à boire une seule décoction pour que la maladie soit guérie, sans jamais avoir à en souffrir à nouveau.
À partir de la vision qu’a eue Li Dong-yuan pour cette maladie, on peut découvrir qu’il avait une compréhension assez profonde du Shanghan Lun, mais sa façon de voir les choses ne s’arrêtait pas aux prescriptions de Zhang Zhong-jing. Il avait sa propre manière de penser la maladie, qu’il utilisait d’une manière flexible pour faire ses prescriptions.
L’autre cas clinique est très célèbre, un cas qui souvent étudié par les étudiants de médecine chinoise.
Lorsque Li Dong-yuan étudiait le «Chun Qiu» chez Monsieur Ma Shu Xian, qui avait un neveu de 16 ans, ce jeune garçon avait subi une blessure due au froid, il avait les deux yeux très rouges, était agité et avait très soif. Il semble évident qu’il s’agissait d’une manifestation de chaleur. Un médecin est alors venu et en a conclu qu’il s’agissait d’un syndrome de chaleur il lui a donc prescrit Cheng QI Tang et a ainsi utilisé la purgation comme méthode de traitement. Après avoir acheté les plantes, les avoir cuites, la décoction était prête à être bue, c’est à ce moment-là que Li Dong-yuan est arrivé. Mr Ma l’a donc informé qu’un médecin était venu et qu’il avait prescrit à son neveu Cheng QI Tang.
Li dong yuan a alors dit : « C’est vrai ? Je vais lui prendre le pouls (je pense qu’il a fait ça par politesse, afin de manifester son inquiétude pour son neveu) ».
Mais qui pouvait penser qu’à la prise du pouls il allait en ressortir un problème, Li Dong-yuan était lui-même très surpris : « Heureusement que j’ai pris son pouls, sinon ce médecin aurait pu tuer ce jeune garçon ».
Tout le monde était abasourdi, avant de demander : « Mais pourquoi ? »
Li dong-yuan a alors répondu : « Ce médecin savait qu’un pouls qui battait rapidement était la manifestation d’un syndrome de chaleur, lorsqu’il battait lentement c’était un syndrome de froid. Le pouls de ce jeune garçon battait entre sept à huit pulsations en une inspiration et une expiration, normalement on peut penser à de la chaleur extrême. Mais ce que ce médecin ne savait pas c’est que dans le HuangDi NeiJing il est dit que le pouls et la maladie peuvent parfois être opposés.
Pour cette maladie il s’agit du yin extrême qui rejette le yang à l’extérieur (l’énergie yin interne étant trop abondante, l’énergie yang en faiblesse n’a plus de place et va ainsi se retrouver en superficie, c’est une terminologie technique de médecine chinoise. Ce genre de situation peut être facilement confondue lorsqu’il est constaté un syndrome de chaleur en extérieur, qui peut nous faire penser à un syndrome de chaleur, mais en réalité cela vient en fait d’un syndrome de grand froid)
Il a alors rapidement prescrit une décoction de Jiang Fu, Gan Jiang et de Fu Zi (ce sont deux plantes très chaudes) dans ces circonstances urgentes Li Dong Yuan a prescrit un dosage plutôt important et assez fort, 8 liang en une seule fois.
Les plantes n’avaient encore pas fini de cuire que les conditions du patient étaient déjà en train de changer, ses mains commençaient à être bleuâtres, le peu d’énergie yang qu’il lui restait était en train de se disperser, ce qui montre bien que l’état du patient était d’une urgence absolue (à ce moment-là s’il avait pris Chen Qi Tang qui lui aurait donné des diarrhées, alors cela lui aurait sans doute donné la mort). Après avoir pris les plantes, le patient a transpiré et a complètement guéri.
A cette époque la pratique de la médecine chinoise était plutôt risquée, le diagnostic comptait surtout sur le pouls. La prise du pouls étant très subtile, plutôt difficile à apprendre, les gens qui ne le maîtrisaient pas bien pouvaient facilement se tromper. Par la suite le diagnostic a été facilité avec l’apparition de l’examen de la langue.
Ce texte a pour but de vous imprégner de la façon de penser de Li Dong-yuan, en aucun cas il ne doit être utilisé pour traiter des vomissements de sang, à cette époque les moyens que nous avons aujourd’hui afin de diagnostiquer ce genre de pathologies n’existaient pas. Un tel patient doit être considéré comme une urgence, il doit obligatoirement être traité par un spécialiste.
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